Projet sur l’éducation spécialisée en institution terminé

© Albisbrunn 1949

L’exemple de la maison d’éducation d’Albisbrunn illustre combien le placement d’enfants et d’adolescent·es constitue un phénomène complexe et multidimensionnel.

Fondée en 1924 dans la commune zurichoise de Hausen am Albis, la maison d’éducation d’Albisbrunn a longtemps été un foyer accueillant des garçons et des adolescent·es difficiles. Elle a en effet hébergé jusqu’à 90 enfants et adolescent·es qui avaient été condamnés à une mesure éducative en vertu du droit pénal des mineurs, placés à des fins d’assistance, ou dont les parents s’étaient directement adressés à l’institution. Elle a servi d’étude de cas à l’équipe de recherche de l’Université de Zurich et de la Haute école pédagogique FHNW qui a analysé son fonctionnement de 1924 à 1990 afin de répondre aux principales questions que posent le placement et la gestion des enfants et des jeunes considérés comme étant en décalage par rapport à la norme.

Les observations réalisées ont révélé que les responsables étaient confrontés à des difficultés et à des perceptions des problématiques à la fois récurrentes et relativement constantes. À ce titre, il convient de citer la question du financement, les critiques envers l’éducation dispensée ou les fugues d’enfants placés. La manière dont ces problèmes ont été traités a toutefois évolué durant la période étudiée. Dans les années 1960, des efforts ont été entrepris afin de s’orienter davantage vers des concepts pédagogiques et thérapeutiques.

Le fonctionnement de la maison d’Albisbrunn répondait à des mécanismes qui trouvaient également écho dans d’autres foyers suisses. Les pratiques drastiques en matière d’éducation et de placement étaient ainsi fréquentes et les difficultés de financement permanentes. Quant aux décisions de placement, elles étaient légitimées sur la base d’expertises psychiatriques ou relevaient d’une coopération intensive avec les autorités.